Les 4 Fantastiques : Marvel réussit son pari… mais à quel prix ? [Critique]

Les 4 Fantastiques : Marvel réussit son pari… mais à quel prix ? [Critique]

Après trois échecs critiques et un film enterré vivant, Marvel Studios relance Les 4 Fantastiques avec une promesse : celle d’un renouveau. Mais ce “Premier Pas” est-il un bond décisif vers la rédemption, ou un nouveau départ avorté sous une couche de nostalgie et d’effets spéciaux bien calibrés ?

Depuis 1994, Les 4 Fantastiques sont l’arlésienne de Marvel : un mythe fondateur maltraité par Hollywood, entre tentative avortée, kitsch assumé (2005-2007), et naufrage artistique (2015). Dans le sillage du rachat de la Fox, l’arrivée des héros dans le giron du MCU était attendue comme une promesse de résurrection. Et Les 4 Fantastiques : Premiers Pas de Matt Shakman semble, enfin, rompre la malédiction.

Premier bon point : le film ne perd pas de temps à réexpliquer les origines des personnages. À la manière de Spider-Man: Homecoming ou The Batman, il considère que le spectateur connaît déjà la partition. Un pari risqué, mais assumé. Nous sommes projetés dans une Terre parallèle (la 828, clin d’œil à Jack Kirby), où la famille est déjà établie, adulée, presque iconique. Le MCU prend ainsi de la distance avec sa continuité encombrante.

Un hommage stylisé au Silver Age

Les 4 Fantastiques : Marvel réussit son pari… mais à quel prix ? [Critique]

Visuellement, le film se distingue par une direction artistique soignée, rétro-futuriste, empruntant au Silver Age des comics. Les décors, costumes et gadgets évoquent un monde à la fois utopique et suranné. C’est sans doute là que Premiers Pas brille le plus : son identité visuelle est forte, cohérente, et offre une vraie bouffée d’air dans un MCU saturé de CGI interchangeables.

La bande originale de Michael Giacchino, puissante et mémorable, participe à cette iconisation. Elle offre une signature sonore identifiable — un luxe devenu rare dans le paysage Marvel.

La meilleure version live-action des personnages

Le plus grand mérite du film est de faire exister les personnages comme une véritable famille. Pedro Pascal, malgré les doutes initiaux, campe un Reed Richards complexe, tiraillé entre génie intellectuel et incapacité émotionnelle. Vanessa Kirby apporte une grâce et une intensité émotionnelle rares à Sue Storm. Leur relation, conflictuelle mais touchante, culmine dans une scène d’intimité bouleversante, point d’orgue émotionnel du film.

La dynamique entre les quatre membres fonctionne naturellement, sans surenchère ni fan-service forcé. C’est cette alchimie qui fonde l’identité du film. Contrairement à d’autres productions du MCU récentes (Eternals, Quantumania), on croit à cette équipe. On a envie de la suivre.

Galactus, Surfeuse d’Argent… et promesses non tenues

Là où Les 4 Fantastiques déçoit, c’est dans sa montée en tension et son dénouement. Le premier acte installe brillamment l’univers ; le second peine à maintenir le cap. L’introduction de Galactus — très fidèle aux comics — est visuellement marquante dans l’espace, mais s’écrase littéralement en retombant sur Terre. L’enjeu narratif, pourtant colossal, est traité avec une platitude désarmante.

La Surfeuse d’Argent, incarnée par Julia Garner, fascine à son apparition… avant d’être reléguée à un rôle secondaire. L’impression globale est celle d’un film qui amorce des idées ambitieuses, mais n’ose jamais aller jusqu’au bout. Comme si Marvel, après les déconvenues post-Endgame, préférait la sécurité au vertige.

Une conclusion trop lisse : l’émotion sauve le spectacle

Le dernier acte, bien que techniquement correct, manque de souffle. Les rebondissements sont prévisibles, les résolutions trop rapides. L’ajout du bébé Richards-Storm, mal modélisé en CGI, est à la fois perturbant et maladroit. Pourtant, c’est dans ces moments intimistes, à défaut d’être spectaculaires, que l’on sent le plus vibrer cette famille atypique. C’est là que Matt Shakman touche juste.

Mais en s’attardant trop peu sur les enjeux globaux, le film perd en impact ce qu’il gagne en sincérité. L’équilibre entre grand spectacle et drame familial n’est pas totalement trouvé.

Geek Otaku

Évaluation critique

Forces :

  • Une esthétique visuelle rétro-futuriste remarquable

  • Une excellente direction d’acteurs, avec une alchimie crédible entre les 4 héros

  • Une musique mémorable qui participe à l’identité du film

  • Une réhabilitation globale de la franchise après trois échecs majeurs

Faiblesses :

  • Une seconde moitié en déclin narratif

  • Un Galactus impressionnant mais sous-exploité

  • Un manque d’ambition dans la montée dramatique

  • Une post-générique prometteuse, mais peu impactante pour l’instant

Les 4 Fantastiques : Premiers Pas n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est une œuvre fondatrice. Le MCU a réussi l’essentiel : réintroduire avec respect et ambition l’équipe pionnière de Marvel. Un film imparfait, mais sincère. Une réussite modeste mais significative. Le vrai défi sera désormais de ne pas rater… le deuxième pas.

AUTEUR

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