Geek Otaku

One Piece et la politique mondiale : la Rêverie, miroir de notre système international

One Piece et la politique mondiale : la Rêverie, miroir de notre système international

Œuvre tentaculaire de plus de 25 ans, One Piece fascine par ses combats épiques, ses mystères et son humour. Mais réduire la fresque d’Eiichiro Oda à une simple aventure de pirates serait une erreur. Derrière la fantaisie, One Piece est un miroir politique et social.

Un exemple frappant : la Rêverie. Tous les quatre ans, les dirigeants du monde se réunissent pour débattre du destin des peuples. Une fiction ? Oui. Une métaphore ? Absolument. Car la Rêverie ressemble étrangement à nos G7, G20, ONU ou forums de Davos, où les puissants prétendent décider de l’avenir… souvent sans les peuples.

Dans cet article, nous allons analyser la Rêverie dans One Piece comme une parabole du système international actuel : hypocrisie, privilèges, répression des voix dissidentes, mais aussi un souffle révolutionnaire qui interroge notre monde.

La Rêverie : un sommet mondial sous forme de satire

One Piece et la politique mondiale : la Rêverie, miroir de notre système international

Dans One Piece, la Rêverie rassemble rois et reines à Mary Geoise, capitale du Gouvernement Mondial. Officiellement, il s’agit de défendre la paix et la stabilité. En réalité, ce conseil ressemble à une mascarade diplomatique :

  • Des élites coupées du peuple,
  • Des décisions opaques,
  • Un décor théâtral pour légitimer leur pouvoir.

Oda met en scène un parlement de privilèges, miroir de nos institutions internationales. La comparaison avec l’ONU, le Conseil de sécurité ou les sommets économiques est évidente. Comme dans notre monde, le sommet devient un spectacle médiatique où les décisions réelles se prennent ailleurs, souvent en faveur des plus puissants.

Dragons Célestes et multinationales : quand Oda dénonce l’aristocratie mondiale

One Piece et la politique mondiale : la Rêverie, miroir de notre système international

Au sommet de cette pyramide, les Dragons Célestes. Arrogants, esclavagistes, violents, ils incarnent une élite héréditaire qui domine sans jamais avoir travaillé ni mérité leur statut. Difficile de ne pas y voir un parallèle avec :

  • Les dynasties politiques et royales,
  • Les multinationales tentaculaires,
  • Les fonds d’investissement et oligarchies qui décident dans l’ombre.

Oda expose ici l’idée que le pouvoir mondial n’est pas démocratique mais aristocratique, souvent transmis par la naissance ou l’argent, et protégé par des institutions militaires ou judiciaires.

Dissidents et révolutionnaires : les vrais ennemis du système

Ce qui menace l’ordre établi dans One Piece, ce ne sont pas les tyrans… mais les voix dissidentes.

  • Monkey D. Dragon, chef de l’armée révolutionnaire, est l’homme le plus recherché non pas pour sa violence, mais pour son projet d’abolir le système.
  • Nico Robin, traquée depuis l’enfance, est coupable de vouloir connaître la vérité.

Ces figures font écho aux lanceurs d’alerte et révolutionnaires de notre monde :

  • Edward Snowden, exilé pour avoir révélé l’espionnage de masse,
  • Julian Assange, persécuté pour avoir exposé les crimes de guerre,
  • Thomas Sankara, assassiné pour avoir refusé la dépendance économique,
  • Patrice Lumumba, exécuté pour avoir voulu libérer son pays de l’influence coloniale.

Le message est clair : dans tout système politique, ceux qui disent la vérité et prônent la liberté sont traités comme des criminels.

La critique universelle d’Oda : nos Rêveries à nous

En filigrane, Oda met en accusation nos propres “Rêveries” :

  • Le G7 qui discute pauvreté en business class,
  • Le Forum de Davos où les milliardaires prônent la croissance verte en jet privé,
  • La COP où l’on signe des accords climatiques tout en construisant de nouveaux pipelines,
  • L’ONU, paralysée par le droit de veto de cinq puissances qui rappelle le Gorosei (Conseil des Cinq Doyens).

Chaque sommet international devient une vitrine de promesses creuses et de contradictions. Les peuples, eux, sont absents de la table.

Faiblesses et hypocrisies : ce que One Piece révèle de nous

Le parallèle entre One Piece et notre monde montre plusieurs points faibles du système international :

  1. Absence du peuple : ni ouvriers, ni paysans, ni déplacés climatiques n’ont voix au chapitre.
  2. Privilèges des élites : familles, multinationales et puissances héritent d’un pouvoir illégitime.
  3. Répression des dissidents : qu’ils soient révolutionnaires ou lanceurs d’alerte, tous subissent la même répression.
  4. Promesses non tenues : comme à la Rêverie, nos sommets accouchent souvent de beaux discours et peu d’actions.

Liberté comme projet politique

One Piece et la politique mondiale : la Rêverie, miroir de notre système international

Ce que nous apprend One Piece, c’est que la liberté n’est pas un slogan, mais un projet politique radical.
Luffy et les siens ne cherchent pas à gouverner. Ils ne bâtissent pas d’empire. Ils libèrent, puis s’en vont. Leur principe est simple :

“Je suis libre, et je veux que tu le sois aussi.”

Un manifeste d’anti-impérialisme qui résonne dans un monde saturé de dominations, de traités iniques et de mascarades diplomatiques.

One Piece n’est pas une simple fiction. C’est une critique politique universelle, un miroir de notre monde. La Rêverie révèle la face cachée de nos propres institutions : hypocrisie, privilèges, domination. Mais elle rappelle aussi qu’il existe une autre voie : celle des rêveurs lucides, des dissidents, des révolutionnaires qui refusent le monde tel qu’il est.

Le véritable message d’Oda est simple : le changement ne vient pas de ceux qui gouvernent, mais de ceux qui osent dire non.

Charlie Chaplin – Le discours du Dictateur – VF – Français

Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider, les êtres humains sont ainsi. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas le malheur. Nous ne voulons ni haïr ni humilier personne. Dans ce monde, chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche pour nourrir tout le monde. Nous pourrions tous avoir une belle vie libre mais nous avons perdu le chemin.

L’avidité a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour finir enfermés. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent néanmoins insatisfaits. Notre savoir nous a rendu cyniques, notre intelligence inhumains. Nous pensons beaucoup trop et ne ressentons pas assez. Etant trop mécanisés, nous manquons d’humanité. Etant trop cultivés, nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.

En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que les hommes mourront, la liberté ne pourra périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, ceux qui vous méprisent et font de vous des esclaves, enrégimentent votre vie et vous disent ce qu’il faut faire, penser et ressentir, qui vous dirigent, vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons et vous traitent comme du bétail. Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec des cerveaux-machines et des cœurs-machines. Vous n’êtes pas des machines ! Vous n’êtes pas des esclaves ! Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, seuls ceux qui manquent d’amour et les inhumains haïssent. Soldats ! ne vous battez pas pour l’esclavage, mais pour la liberté !

Pour le texte original en anglais, visitez : The Final Speech from The Great Dictator

AUTEUR

A ne pas manquer

Geek Otaku
Geek Otaku
Geek Otaku

A lire aussi

Lomé International Comic Con 2025 : Les leçons d’une première édition

Lomé International Comic Con 2025 : le rendez-vous ultime de la pop culture au Togo

Takehiko Inoue : le perfectionniste du manga, de Slam Dunk à Vagabond

Pourquoi le Joker de Heath Ledger est le meilleur de tous les temps ?

Enable Notifications OK No thanks