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Mikoko : une réussite cinématographique injustement passée sous silence

Mikoko : Le film togolais qui célèbre l’élévation des femmes et la justice sociale

Dans un paysage cinématographique africain en constante évolution, MiKoKO se distingue comme une œuvre puissante et engagée. Pourtant, ce film, réalisé par Angela Aquereburu Rabatel et écrit par Madie Foltek, est passé presque inaperçu auprès du grand public togolais. Pourquoi un film d’une telle qualité n’a-t-il pas reçu l’éclairage qu’il mérite ? Plongeons dans une analyse approfondie de cette production qui porte haut les couleurs du cinéma africain.

Situé dans la ville fictive de Mikoko, en République de Tonganie, le film relate la lutte des marchandes du grand marché face à une trahison politique. Après avoir soutenu le maire lors de son élection, elles découvrent avec stupeur qu’il prévoit de détruire leur lieu de travail pour y bâtir un centre commercial. Parmi elles, son épouse, elle-même revendeuse, se retrouve face à un dilemme : choisir entre son rôle de femme et celui de militante.

Entre luttes d’influence, tensions sociales et stratégies politiques, MiKoKO met en lumière les contradictions du pouvoir et les défis de l’activisme féminin.

Des performances d’acteurs époustouflantes

Mikoko : Le film togolais qui célèbre l’élévation des femmes et la justice sociale

L’une des grandes forces du film réside dans son casting exceptionnel. Florence Kitcha, qui incarne Dela Otimi, livre une performance poignante, faisant oublier son rôle controversé dans la série AHOE. Bienvenu Gagalo, dans le rôle du maire Apollinaire Otimi, propose une interprétation nuancée, tandis que Dicta Mable et Ama Béatrice Alovor, en tant qu’Ayele et Mana, apportent une intensité remarquable à l’intrigue.

La réalisation d’Angela Aquereburu Rabatel sublime ces performances en capturant chaque émotion avec justesse. La photographie du film, vibrante et expressive, renforce l’impact des scènes-clés, tandis que la bande-son immersive accompagne subtilement l’histoire sans jamais la dominer.

Pourquoi MiKoKO est resté dans l’ombre ?

Malgré sa sélection dans des festivals prestigieux comme la Semaine de la Critique du FESPACO 2025 et le Seattle Black Film Festival 2025, MiKoKO n’a pas reçu la même reconnaissance que les précédents films du duo Aquereburu/Foltek.

Un manque de promotion

L’un des premiers facteurs expliquant ce manque de visibilité est une stratégie marketing trop discrète. Contrairement à d’autres productions du réalisateur, la communication autour de MiKoKO n’a pas bénéficié d’une large couverture médiatique.

Un timing de sortie complexe

Mikoko : Le film togolais qui célèbre l’élévation des femmes et la justice sociale

Sortir un film le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, était une décision symbolique. Cependant, cette date est également marquée par de nombreux événements et discours médiatiques, ce qui a pu détourner l’attention du public.

Un engagement qui aurait pu aller plus loin

Bien que le film traite de la lutte des femmes marchandes, il ne fait pas référence à certains événements marquants du pays, comme les incendies des grands marchés togolais, qui résonnent encore dans la mémoire collective. Une connexion plus directe avec ces faits réels aurait pu renforcer l’impact du message.

Un public togolais encore peu habitué aux films engagés

Lors de la projection à la scène Bella Bellow, il a été constaté qu’une partie du public quittait la salle avant la scène post-générique, ratant ainsi un moment crucial du film. Cela pose la question de l’habitude du public togolais à consommer un cinéma exigeant et engagé.

Pourquoi il faut absolument voir (ou revoir) MiKoKO ?

Mikoko : Le film togolais qui célèbre l’élévation des femmes et la justice sociale

Malgré son parcours discret, MiKoKO est une œuvre essentielle du cinéma togolais. Il met en avant des thématiques cruciales telles que l’autonomisation des femmes, la politique urbaine et les promesses électorales non tenues.

Avec une réalisation soignée, une distribution exceptionnelle et un message fort, MiKoKO mérite d’avoir une seconde vie au-delà des salles obscures. Espérons que de nouvelles projections permettront à cette perle du cinéma togolais d’obtenir enfin la reconnaissance qu’elle mérite.

Avec Martel Komlan Mawuto

AUTEUR

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